Les professeurs de l’école sont attentifs au goût naturel d’apprendre des enfants et cherchent à le nourrir.
Ils développent une posture d’encouragement. Ils accompagnent l’enfant dans ses difficultés, en mettant en valeur ses progrès, sans masquer les lacunes : la progression personnelle prime sur l’atteinte d’un standard précis (seuls les standards de cycles sont retenus, conformément aux règles de l’Éducation Nationale). Les professeurs cherchent à identifier les talents de chaque enfant et à stimuler leur développement.
Leur attitude permet une relation de confiance avec l’enfant. Les professeurs montrent l’exemple par leur comportement et peuvent être amenés à demander pardon s’ils ne respectent pas le cadre ou blessent un enfant. Il est attendu que l’autorité des adultes soit respectée par les enfants. 

Nous reconnaissons la place légitime des parents dans l’éducation de leurs enfants, en tant que premiers éducateurs (article 26.3 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, de 1948). Une relation de confiance est recherchée au sein de tous les membres de la communauté éducative. Nous voulons encourager les parents et grands-parents à transmettre leur savoir aux enfants.
Ils sont invités à participer à la vie de l’école en intervenant dans des ateliers 1 à 2 fois par an, selon les dons et capacités de chacun. Les parents seront invités aussi à suivre des temps de formation pour s’imprégner de l’approche pédagogique de l’école pour mieux accompagner leur enfant dans leur éducation. 
Dans la continuité de ce qui est pratiqué à l’école, les parents doivent choisir avec leur enfant un roman qu’ils liront au cours du trimestre –  le plus souvent, il sera lu à voix haute par le parent (pour les 3-4 ans, il s’agira plutôt d’albums). C’est l’occasion d’un moment privilégié en famille, qui construit des références communes et incite l’enfant à la lecture, une clé essentielle pour les apprentissages. Cela permet aussi d’aborder plus facilement certains sujets difficiles de la vie, puisqu’ils sont vécus par des personnages fictifs.
L’école donne peu de devoirs à la maison. Ces devoirs sont donnés dans l’idée d’une continuité entre le travail à l’école et à la maison, afin de permettre aux parents de suivre les apprentissages de leur enfant. Cela peut aussi être l’occasion pour l’enfant d’avancer sur un projet personnel. 

L’emploi du temps est construit pour favoriser un enseignement riche et divers le matin, tout en étant exigeant sur les fondamentaux. Les leçons du matin sont courtes pour être adaptées aux capacités de concentration des enfants, selon leur âge. Elles sont également diverses pour favoriser leur attention. Ainsi, l’écoute et la production sont alternées, l’utilisation plutôt du cerveau gauche ou du cerveau droit également.
L’après-midi est réservée à des activités choisies en fonction des besoins de l’enfant, de ses souhaits et des capacités de l’école, en privilégiant une régularité. Ainsi seront proposés : du tutorat en français et mathématiques, une activité collective de type chorale ou théâtre, une expérience scientifique, une sortie dans la nature hebdomadaire, des travaux manuels, la conduite d’un projet personnel, atelier de découverte conduit par un parent, du temps libre d’observation dehors, la pratique personnelle d’un instrument de musique, une lecture offerte, etc. Le but est notamment de développer la créativité et l’esprit d’initiative des enfants.

Notre pédagogie favorise les liens entre les matières : l’enfant peut aussi bien améliorer son français en cours d’histoire, qu’acquérir des connaissances mathématiques en cours de géographie.
L’enseignement n’est pas limité à des classes d’âge : les groupes fonctionnent en multi-niveaux. Des enfants de différents âges peuvent suivre une même lecture et en tirer des leçons, chacun selon leurs capacités, tout en respectant les exigences de fin de cycle. L’interaction entre enfants d’âges différents est encouragée.
L’approche pédagogique, en particulier en mathématiques et en géographie, est multi-sensorielle : l’apprentissage des notions passe par la manipulation, aussi bien que par l’oral et l’écrit. Les supports pédagogiques de manipulation sont particulièrement développés en maternelle.

Le jardin de l’école est un aspect essentiel de la vie quotidienne de l’école : les pauses et certains temps prolongés l’après-midi sont l’occasion de jeux et d’exercice physique, ainsi que d’observation de la nature.
Une fois par semaine, les enfants passent une demi-journée en dehors de l’école, dans la pinède notamment. Observation, tenue d’un petit journal de bord (« journal de la nature ») et explorations seront autant d’occasion de partager et de s’émerveiller devant la nature. Les leçons sur le vivant pourront être issues et nourries par toutes ces observations personnelles et collectives afin d’ancrer les connaissances sur le sujet observé.
Des expériences scientifiques complètent les apprentissages en sciences, à la fois en termes de connaissances et en termes de découverte de la démarche scientifique.

La transmission de la culture classique implique la sensibilisation à des œuvres artistiques qui ont traversé le temps. Plusieurs leçons hebdomadaires de culture artistique sont donc données : écoute de musique classique, observation d’une peinture, lecture de poésie, autres arts par rotation (danse, architecture, etc.). Les choix d’œuvres littéraires se font dans ce but également : des histoires bien écrites qui ont traversé le temps, comme les mythes grecs par exemple. L’émerveillement est encouragé devant les œuvres d’art et la nature. 

Les apprentissages formels du matin s’effectuent en français, dans tous les groupes. Selon le niveau d’anglais des plus grands, il peut être envisagé de donner les supports en anglais (en Histoire, par exemple).
Les cours d’anglais sont donnés par une anglophone de naissance les après-midis, en mettant l’accent sur l’expression orale. Cette personne participe à l’encadrement des activités de l’après-midi et les enfants savent qu’ils doivent s’adresser à elle en anglais.
Un programme d’échange international invitera les enfants à correspondre avec d’autres enfants à l’étranger.

Les petits effectifs favorisent un suivi rapproché de chaque enfant par les professeurs. Les groupes multi-niveaux permettent de ne pas situer un enfant forcément dans « un seul » niveau, mais de lui proposer des apprentissages adaptés à ses progrès, en particulier en français et en mathématiques. En cas de besoin, un enfant pourra être amené à changer de groupe s’il rencontre des difficultés ou si au contraire son niveau le lui permet.
L’importance du travail à l’oral permet d’avancer dans les matières de découverte du monde, sans être trop limité par les acquis de l’enfant en écriture et en français. Ainsi, l’enfant est stimulé et encouragé à progresser dans les matières difficiles pour lui, afin in fine, de pouvoir aller plus loin dans celles pour lesquelles son goût est entretenu.
Enfin, les activités diverses proposées les après-midis ne dépendent pas d’un niveau, mais plus des préférences de l’enfant, en accord avec ses parents. L’une de ces activités consistera en la poursuite d’un projet personnel ou en petit groupe, accompagné par un adulte : au choix de l’enfant, sur un axe entrepreneurial, social, artistique, ou de recherche avec une démarche scientifique. 

La narration et la mémorisation font partie des exercices-types de notre pédagogie. Ainsi, chaque lecture dans une matière de découverte du monde ou en littérature conduit l’enfant à raconter ce qu’il a compris. Cet exercice est introduit dès 5 ans à l’oral et il sera progressivement demandé à l’écrit, le travail de composition orale préparant la rédaction écrite.
A l’aune des préconisations de la classical education, la mémorisation de poèmes, de chansons, d’une chronologie historique, de lieux géographiques font partie intégrante des apprentissages des enfants tout au long de leur scolarité.
Enfin, l’enfant est régulièrement invité à présenter son travail, que ce soit à ses parents en lui montrant ses journaux de découverte, ou à un public plus large à l’école, lors des présentations (projet personnel, lecture, etc.).

Nous cherchons à former les enfants à écouter, parler et questionner, afin de les préparer à appréhender la complexité du monde. Tout sujet peut être abordé à l’école. La restitution écrite des apprentissages de l’enfant en littérature et dans les matières de découverte du monde se fait essentiellement par des journaux de découverte (journal de la nature, journal d’histoire…). L’enfant est ainsi invité à écrire ou dessiner ce qu’il a compris de la leçon pendant les temps formels. Cette habitude peut se prolonger l’après-midi ou à tout moment lorsque l’enfant fait une découverte et souhaite en garder la trace. Cette méthodologie lui permet de se construire son propre regard sur un sujet et de travailler son expression personnelle. Celle-ci est par ailleurs encouragée lors du projet personnel – dans le choix du sujet et dans la présentation — et des travaux manuels.
Le respect de l’enfant comme une personne et l’écoute données par la communauté éducative contribuent à inviter l’enfant à reconnaître et exprimer ses émotions, la mise en mots pouvant conduire ensuite à un acte, parfois réparateur.
Tous ces mots mis en pratique permettent de développer le langage de l’enfant, ce qui lui donne des outils pour communiquer en toutes circonstances et ainsi une alternative à la violence.

Charlotte Mason accorde une grande importance à l’Histoire et à la géographie du pays de l’enfant, ainsi qu’à l’histoire d’au moins un autre pays, afin de développer un esprit d’ouverture.
L’Histoire est ainsi introduite dès 5 ans, par la lecture de récits qui familiarisent l’enfant à l’Histoire des premiers peuples. Les biographies de personnages historiques ou le récit vivant d’événements historiques, comme de la vie quotidienne, constituent le socle des apprentissages de l’Histoire. Les enfants bénéficient de plusieurs leçons hebdomadaires dans ces matières, selon leur âge. Celles-ci sont complétées par l’histoire biblique, qui permet de mieux connaître et comprendre la partie chrétienne de notre héritage, en tant que civilisation européenne.

Charlotte Mason préconisait de démarrer les apprentissages formels à 6 ans. Avec cette perspective en tête, pour les 3-4 ans en particulier, nous nous inspirons librement de la pédagogie de Maria Montessori et de l’approche de Céline Alvarez. Une large place est donnée aux ateliers autonomes, de préférence avec manipulation avant de passer à un écrit. L’exploration de la nature afin qu’elle devienne familière à l’enfant pose des fondations pour l’étude des sciences en primaire.
Nous portons une attention particulière aux gestes de la vie quotidienne, notamment autour du repas. Les enfants ont accès à un espace de repos après le déjeuner, avec des livres ou dans le but de dormir. Enfin, l’ensemble de la pédagogie vise à développer de bonnes habitudes, fondatrices pour la suite : l’attention, la politesse, l’écoute, la patience, la persévérance, le respect de soi et des autres, etc.
Les enfants de 5 ans sont introduits de façon douce à ce qui les attend à partir de 6 ans, au sein du groupe des 5 à 7 ans.

La progression des enfants est généralement évaluée tout au long de l’année, par du contrôle continu.
2 fois par an, se tiennent des « examens » : les enfants présentent ce qu’ils savent. Cela peut prendre diverses formes : réponse à des questions à l’oral ou à l’écrit, présentation d’un exposé ou d’une œuvre artistique (notamment dans le cadre du projet personnel), etc. Les parents sont conviés à ce moment de partage et de reconnaissance du chemin parcouru par chacun.